Peut-on mourir de l’apnee du sommeil ?
L’apnée du sommeil est souvent banalisée. On la confond avec des ronflements gênants ou une simple fatigue passagère. Pourtant, ce trouble du sommeil peut avoir des conséquences graves, voire fatales. Dans certains cas, oui, l’apnée du sommeil peut tuer.
Mais comment en arrive-t-on là ? Quels sont les signes à surveiller ? Et surtout, peut-on éviter ces risques ?
Comprendre l’apnée du sommeil : un trouble loin d’être anodin
Beaucoup vivent avec une apnée du sommeil sans le savoir. Mais les effets invisibles peuvent être destructeurs.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil exactement ?
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire nocturne. Elle se caractérise par des pauses involontaires de la respiration pendant le sommeil. Ces pauses peuvent durer de quelques secondes à plus d’une minute. Et elles peuvent survenir des dizaines, voire des centaines de fois par nuit.
Deux formes principales
Il existe deux types d’apnée du sommeil :
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L’apnée obstructive : la plus fréquente. Elle survient lorsque les voies respiratoires sont bloquées.
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L’apnée centrale : plus rare, elle est liée à un défaut de commande neurologique.
Dans les deux cas, le cerveau et le corps sont privés d’oxygène de manière répétée.
Qui est concerné ?
L’apnée du sommeil peut toucher tout le monde, mais certains profils sont plus à risque :
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Les hommes de plus de 40 ans
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Les personnes en surpoids
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Les gros ronfleurs
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Les fumeurs ou les consommateurs réguliers d’alcool
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Les personnes ayant une morphologie particulière (gorge étroite, langue large…)
Les conséquences graves de l’apnée du sommeil
Derrière une fatigue persistante se cachent parfois des risques bien plus lourds.
Fatigue chronique et accidents
L’un des premiers effets visibles est une somnolence diurne importante. Cela signifie que la personne s’endort facilement au travail, au volant, devant la télé.
De nombreux accidents de la route ou du travail sont liés à ce trouble méconnu. En France, selon l’INSERM, près de 20 % des accidents de la route mortels seraient causés par la somnolence.
Maladies cardiovasculaires
Quand le cerveau manque d’oxygène, le corps réagit en déclenchant des pics de tension. À la longue, cela use le cœur et les artères. L’apnée du sommeil multiplie les risques de :
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Hypertension artérielle
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Infarctus du myocarde
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AVC (accident vasculaire cérébral)
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Fibrillation auriculaire
Ces maladies peuvent être mortelles si elles ne sont pas prises en charge.
Risque de mort subite pendant le sommeil
Dans les cas les plus graves, l’apnée du sommeil peut provoquer une bradycardie sévère (ralentissement extrême du cœur), une arythmie, voire un arrêt cardiaque. fr.Le danger est accentué si la personne dort seule, sans témoin.
Peut-on vraiment mourir de l’apnée du sommeil ?
La réponse est claire : oui, c’est possible. Mais cela dépend du degré de sévérité et de la prise en charge.
L’apnée sévère non traitée est un facteur de mortalité
Les études montrent que les personnes souffrant d’une apnée sévère non traitée ont un risque de mortalité prématurée multiplié par 2 à 3. Ce n’est pas immédiat, mais c’est progressif, silencieux, insidieux.
Le danger ne vient pas uniquement de l’arrêt respiratoire. Il réside dans les dérèglements multiples qu’il entraîne : inflammation chronique, stress oxydatif, troubles métaboliques…
La nuit, le corps est sans défense
Pendant les phases d’apnée, l’organisme est en alerte. Il se bat pour retrouver une respiration normale. Le cœur s’accélère, la tension monte, le sommeil est interrompu. Cette lutte, nuit après nuit, épuise les réserves du corps. Chez les personnes âgées ou fragiles, cela peut suffire à déclencher un arrêt vital.
Comment détecter les signes et éviter le pire ?
Plus l’apnée est diagnostiquée tôt, plus elle peut être traitée efficacement. La clé, c’est l’écoute de soi.
Les signes qui doivent alerter
Voici quelques symptômes fréquents :
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Ronflements forts et irréguliers
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Réveils en sursaut, sensation d’étouffement
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Maux de tête matinaux
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Fatigue persistante malgré 8 heures de sommeil
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Baisse de libido
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Troubles de la mémoire ou de l’humeur
Si vous cochez plusieurs de ces signes, parlez-en à un médecin. Seul un test du sommeil (polysomnographie) peut poser un diagnostic clair.
Quels traitements ?
L’apnée du sommeil ne se soigne pas avec des somnifères. Les solutions efficaces incluent :
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Le traitement par pression positive continue (PPC) : un appareil qui maintient les voies aériennes ouvertes.
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La perte de poids : chez les patients en surpoids, cela peut suffire à réduire l’apnée.
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Les orthèses mandibulaires : utiles en cas d’apnée légère à modérée.
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La chirurgie : en dernier recours, pour corriger une malformation ou une obstruction.
Le traitement est personnalisé selon la gravité du trouble.
Foire aux questions (FAQ)
Peut-on mourir directement d’une apnée pendant la nuit ?
Oui, dans les cas les plus graves, un arrêt cardiaque nocturne peut survenir. Cela reste rare, mais possible, surtout si l’apnée est sévère et non traitée.
Est-ce que tous les ronfleurs sont en danger ?
Non. Le ronflement n’est pas toujours synonyme d’apnée. Mais un ronflement fort, irrégulier et accompagné de pauses respiratoires doit alerter.
Quels examens faire pour savoir si on souffre d’apnée du sommeil ?
Un enregistrement du sommeil dans un centre spécialisé ou à domicile permet de détecter les arrêts respiratoires, leur fréquence et leur durée. C’est le seul moyen fiable de poser un diagnostic.
Peut-on guérir complètement ?
Il n’existe pas de « guérison » spontanée. Mais avec un traitement adapté, les symptômes peuvent disparaître et les risques vitaux sont largement réduits.
Est-ce que les enfants peuvent en souffrir ?
Oui, bien que plus rare. L’apnée infantile est souvent liée à une hypertrophie des amygdales ou des végétations. Elle provoque un sommeil agité, un retard de croissance, des troubles de l’attention. Une consultation ORL est recommandée.
Conclusion : Un risque invisible, mais réel
L’apnée du sommeil n’est pas une simple gêne nocturne. C’est un trouble potentiellement mortel, trop souvent ignoré. Il ne faut jamais banaliser la fatigue chronique, les ronflements ou les réveils brutaux.
Plus le diagnostic est posé tôt, plus les chances de traitement sont élevées. Grâce à des solutions modernes, il est tout à fait possible de retrouver un sommeil réparateur et une vie pleine d’énergie.
Dormir devrait être un refuge, pas un danger. Écoutez votre corps. Et si vous avez un doute, consultez. Ça peut littéralement vous sauver la vie.