Interview avec le Dr. Hugues Geoffrion, Chirurgien Spécialiste de la Femme
Q : Dr. Geoffrion, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’incontinence urinaire ?
Dr. Geoffrion : L’incontinence urinaire est définie comme une perte involontaire d’urine due à un dysfonctionnement des mécanismes de stockage et de contrôle de la vessie. Cette condition peut affecter des personnes de tous âges, mais elle est plus fréquente chez les femmes et les personnes âgées. Les causes peuvent être variées, allant des affections neurologiques aux changements hormonaux, en passant par les troubles musculaires pelviens, les interventions chirurgicales antérieures, les traumatismes et les infections urinaires.
Q : Quels sont les types d’incontinence urinaire les plus répandus ?
Dr. Geoffrion : On distingue principalement trois types d’incontinence. L’incontinence urinaire d’effort (IUE) se produit lors de pressions soudaines comme la toux ou le rire, lorsque les muscles du plancher pelvien ne peuvent maintenir l’urètre fermé sous pression. L’instabilité vésicale ou hyperactivité vésicale se manifeste par des contractions involontaires de la vessie provoquant une forte envie d’uriner, souvent accompagnée de fuites. Enfin, la miction par regorgement se produit lorsque la vessie est tellement pleine que l’urine commence à s’échapper. Elle peut être due à une obstruction de l’urètre ou à un affaiblissement des muscles de la vessie.
Comment diagnostiquez-vous l’incontinence urinaire d’effort ?
Dr. Geoffrion : Pour diagnostiquer l’IUE, nous utilisons plusieurs examens, dont la manœuvre de Bonney, le dépistage du prolapsus, et un bilan urodynamique. En cas de doute, une IRM dynamique peut être utilisée pour offrir une vue détaillée des organes pelviens.
Q : Quels traitements recommandez-vous pour l’incontinence urinaire d’effort ?
Dr. Geoffrion : Les traitements incluent le renforcement musculaire par kinésithérapie et électrostimulation magnétique, l’hormonothérapie adaptée aux besoins spécifiques, et des techniques de laser comme les lasers Erbium et CO2 pour régénérer les tissus. La radiofréquence est également une option, bien que moins efficace, ainsi que le PRP (Plasma Riche en Plaquettes) qui montre des améliorations dans 60% des cas. Les injections de Bulkamid et Nanofat peuvent également augmenter le volume tissulaire pour un meilleur soutien urétral.
Q : Quels sont les traitements chirurgicaux disponibles pour l’IUE ?
Dr. Geoffrion : Les options chirurgicales incluent les bandelettes sous-urétrales, les ballonnets péri-urétraux et le sphincter artificiel. Avant toute chirurgie, une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) est nécessaire.
Q : Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec le laser Fotona pour traiter l’incontinence urinaire d’effort ?
Dr. Geoffrion : J’ai réalisé plus de 2000 sessions de traitement avec le laser Fotona depuis 2017. Cette méthode offre une amélioration de 92% et une guérison de 70% après trois mois et trois séances.
Q : Qu’en est-il de l’instabilité vésicale ou incontinence d’urgence ?
Dr. Geoffrion : L’instabilité vésicale se caractérise par des contractions involontaires du muscle de la vessie, entraînant des envies pressantes et des fuites. Les traitements incluent des changements de mode de vie, des exercices du plancher pelvien, des techniques de gestion de la vessie, des médicaments anticholinergiques ou bêta-3-agonistes, et des options de neurostimulation ou chirurgicales pour les cas sévères.
Q : Comment gérez-vous la miction par regorgement ?
Dr. Geoffrion : Le traitement inclut des mesures du résidu post-mictionnel, des approches régénératives, le sondage temporaire, l’autosondage, ou la sonde à demeure pour les cas plus graves. Ce protocole vise à prévenir les complications à long terme tout en facilitant la récupération de la fonction vésicale normale.
Q : Dr. Geoffrion, pouvez-vous nous parler de votre approche actuelle pour la prise en charge de l’incontinence urinaire (IU) ?
Dr. Geoffrion : Bien sûr. L’incontinence urinaire est une condition complexe qui nécessite une approche personnalisée selon l’âge et les antécédents médicaux de chaque patiente.
Q : Comment abordez-vous l’incontinence urinaire chez les femmes de moins de 50 ans ?
Dr. Geoffrion : L’incontinence urinaire avant 50 ans est peu fréquente, mais lorsqu’elle se manifeste, elle peut indiquer une cause sous-jacente sérieuse. Les facteurs de risque comprennent les accouchements traumatisants, comme l’utilisation de forceps ou des accouchements très longs ou très rapides, qui peuvent endommager le périnée. Les anomalies physiques, telles que les déchirures du muscle releveur de l’anus, souvent observées chez les femmes ayant subi une épisiotomie, ainsi que les signes de carence hormonale et de prolapsus, peuvent également contribuer à l’incontinence.
Q : Quelle est votre approche thérapeutique pour ces patientes ?
Dr. Geoffrion : Mon approche thérapeutique se concentre sur l’éducation du périnée plutôt que la rééducation classique. J’encourage un apprentissage approfondi du fonctionnement du périnée. Le laser Fotona est une autre méthode que j’utilise beaucoup ; avec plus de 2000 sessions réalisées depuis 2017, ce traitement a montré 92% d’amélioration et 70% de guérison après trois mois et trois séances. Des séances d’entretien annuelles sont conseillées pour maintenir les résultats. D’autres traitements incluent la chaise EMS, le PRP et le Bulkamid pour renforcer le plancher pelvien et améliorer les symptômes.
Q : Et après 50 ans, comment évolue votre prise en charge de l’incontinence urinaire ?
Dr. Geoffrion : Après 50 ans, le traitement de l’incontinence urinaire inclut souvent la prise en charge du Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (SGUM), qui englobe des symptômes comme la sécheresse vaginale, les douleurs lors des rapports sexuels et les infections urinaires fréquentes. Mon approche est systématique, incluant des thérapies hormonales localisées ou générales, des injections d’acide hyaluronique et des traitements au laser pour améliorer les symptômes liés à la ménopause.
Q : Que faites-vous en cas d’échec des traitements conservateurs ?
Dr. Geoffrion : En cas d’échec des traitements conservateurs, un traitement plus intensif est envisagé après un bilan complet. Cela peut inclure la potentialisation des traitements existants ou l’introduction de nouvelles modalités selon les besoins individuels de la patiente.
Q : Quels sont vos diplômes et votre parcours professionnel ?
Dr. Geoffrion : Je suis chirurgien spécialiste de la femme avec des compétences en chirurgie gynécologique, chirurgie cancérologique, chirurgie uro-gynécologique, chirurgie plastique et reconstructrice, ainsi qu’en médecine esthétique et anti-âge. J’ai obtenu mes diplômes et suivi des formations spécialisées dans ces domaines pour offrir une prise en charge complète et adaptée à mes patientes.
Q : Quels conseils donneriez-vous aux personnes souffrant d’incontinence urinaire ?
Dr. Geoffrion : L’incontinence urinaire, bien que fréquente et souvent gênante, ne doit pas être une fatalité. De nombreuses solutions efficaces existent pour améliorer la qualité de vie des personnes touchées. Qu’il s’agisse de changements de mode de vie, d’exercices du plancher pelvien, de traitements médicaux ou de techniques innovantes comme la neurostimulation et les thérapies au laser, chaque approche offre des avantages distincts. Il est important d’en parler avec votre médecin, qui pourra vous guider vers le traitement le plus adapté à votre situation. Avec les bonnes interventions, il est tout à fait possible de retrouver un meilleur contrôle urinaire et de vivre pleinement sans les contraintes de l’incontinence.
Q : Comment peut-on vous contacter pour plus d’informations ou une consultation ?
Dr. Geoffrion : Vous pouvez me joindre au 05 58 06 06 12 ou par email à [email protected]
Le docteur Geoffrion est membre de l’union Française de l’esthétique médicale ( UFEM) vous pouvez retrouver toutes les informations à son sujet le site www.ufem.eu